Nativité : la date du 25 décembre est confirmée

Dans quelques jours, c'est Noël, le 25 décembre, où les Catholiques fêtent la naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Pourtant cette date est régulièrement contestée, surtout aujourd'hui : on allègue que l'Eglise aurait repris à son compte une ancienne coutume païenne liée à l'arrivée du solstice d'hiver pour décider de façon arbitraire cette date du mois de décembre. Or rien n'est plus faux et cette confusion n'est pas nouvelle. Saint Jean Chrysostome, à son époque (La fin du 4ème siècle), a dans une homélie sur la nativité magistralement démontré, en s'appuyant sur les Ecritures, que le Christ était réellement né à la fin du mois de décembre. Nous publions ci-dessous le début de son homélie dont vous pourrez lire la suite en suivant le lien.

HOMELIE SUR LA NATIVITE DU SAUVEUR

De quoi donc désirez-vous que je vous entretienne aujourd’hui ? - Et de quoi, sinon du jour même que nous fêtons ? Je sais bien que la division règne en ce moment-ci parmi vous. Les uns condamnent, les autres défendent. De tout côté on s’occupe beaucoup de cette question : les uns condamnent ce jour comme nouveau et récemment introduit, les autres le défendent comme jouissant d’une antiquité vénérable.

C’est, disent ces derniers, le jour marqué par les prophètes qui ont annoncé la naissance du sauveur ; et dès le commencement, tous les fidèles, depuis la Thrace jusqu’à Gadès, en ont possédé une connaissance précise et incontestable. Que ce soit là aussi le sujet de notre discours.

Les raisons que j’ai à vous soumettre sont au nombre de trois, et elles nous démontrent pleinement que c’est véritablement le jour où le Verbe divin, Jésus-Christ Notre Seigneur est venu au monde. Je tire la première de ces raisons de la publicité, de l’éclat et de la renommée acquis rapidement en tous lieux de cette fête. Ce que disait Gamaliel de la prédication évangélique : « Si cette oeuvre vient des hommes, elle tombera en ruine; si elle vient de Dieu, nous ne pourrons rien contre elle, à moins que vous ne combattiez Dieu lui-même. » (Act. V, 38,39), je ne craindrai pas de l’appliquer à la question qui nous occupe. Oui, puisque le Verbe est Dieu né de Dieu, l’éclat de ce jour, au lieu de s’éteindre, ne fera que se répandre et que briller chaque année davantage. Est-ce que la prédication évangélique n’a pas retenti en quelques années sur toute la terre ? Et pourtant c’étaient des fabricants de tente, des pêcheurs, des gens ignorants et grossiers qui la portaient en tous lieux. Mais elle n’eût point à souffrir de la condition basse de ses ministres : la puissance de celui qu’ils annonçaient les précédait partout, renversait tous les obstacles et se déployait dans toute sa grandeur.

Aux esprits assez pointilleux pour ne pas se contenter de cette raison, nous en présenterons une seconde. Et d’où la tirerons-nous ? Du démembrement même mentionné dans l’Evangile : « Il arriva en ces jours-là, raconter l’écrivain sacré, qu’il parut un édit de César Auguste prescrivant le dénombrement de toute la terre. Ce premier dénombrement fut fait par le gouverneur de Syrie, Cyrinus. Et tout le monde allait se faire inscrire, chacun dans sa ville. Joseph monta aussi de Nazareth, ville de Galilée, et vint en Judée, dans la cité de David appelée Bethléem, parce qu’il était de la maison et de la famille de David, pour y être inscrit avec Marie son épouse, laquelle se trouvait enceinte. Et comme ils étaient là, il arriva que les jours de l’enfantement furent accomplis et elle enfanta son premier-né, et elle l’enveloppa de langes et elle le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait point de place pour eux dans l’hôtellerie. » (Luc, II, 1-7)

Il résulte clairement de ce passage que le Sauveur est né à l’époque de ce premier démembrement. Par suite, quiconque est en mesure de consulter les annales d’autrefois pourra très facilement connaître la date précise de ce démembrement […]


Du reste, l’Evangile ne parle pas de ce temps sans un dessein particulier : il se propose de nous indiquer clairement le jour de la naissance du Fils de Dieu, et de nous raconter l’accomplissement du mystère de son incarnation. Ce n’est pas de lui-même et de son propre mouvement qu’Auguste promulgua son décret : il obéissait à l’impulsion secrète du Seigneur qui l’obligeait à concourir malgré lui à l’avènement de son Fils unique. Mais de quelle importance cette particularité est-elle pour le mystère de l’incarnation ? Il n’y a rien en ceci mes biens-aimés, de petit et de fortuit : tout y est grand, et cette particularité est une de celles qui éveillent le plus impérieusement notre attention. Je m’explique : la Galilée est une contrée de la Palestine et Nazareth est une ville de cette contrée. La Judée est aussi une contrée du même pays, laquelle doit son nom au nom de ses habitants et elle compte Bethléem parmi les villes qu’elle possède. Or le Christ suivant les oracles des prophète, devait venir, non de Nazareth, mais de Bethléem, et naître dans cette dernière ville : « Et toi Bethléem , terre de Juda, est-il écrit, tu n’es pas la moindre des principales villes de Juda, car de toi sortira le chef qui conduira mon peuple Israël. » (Matth. II, 6; Mich. V, 2). Les Juifs eux-même, interrogés à l’époque par Hérode sur le lieu de naissance du Christ, lui répondirent en invoquant ce même témoignage. C’est pour cela que Philippe disant à Nathanael : « Nous avons trouvé Jésus de Nazareth », celui répartit : »Est-ce qu’il peut sortir quelque chose de bon de Nazareth ? » Or le Christ disait de ce dernier : »Voilà un véritable Israélite en qui il n’y a point de duplicité. » Pourquoi en fit-il l’éloge ? Parce que Nathanael ne s’était pas contenté de ce que lui avait dit Philippe, sachant de manière sûre et certaine que le Christ devait naître, non dans la Galilée et à Nazareth, mais à Bethléem, dans la Judée. Ce dernier point était ignoré de Philippe. Nathanael au contraire, qui connaissait parfaitement la loi et qui savait que le Christ ne viendrait pas de Nazareth, s’inspira dans sa réponse de la prophétie rapportée plus haut. D’où ces paroles du Sauveur : « Voilà un véritable Israélite en qui il n’y a point de duplicité. » (Joan, I, 45-47). Telle est encore la raison pour laquelle les Juifs disaient à Nicodème : « Consultez l’Ecriture, et vous verrez que la Galilée ne doit produire aucun prophète… -Est-ce que la Christ ne doit pas sortir de Bethléem, ville de David ? » C’était une opinion universellement reconnue que le Messie naîtrait en cette ville et non en Galilée. Comme Joseph et Marie, natifs de Bethléem avaient quitté cette ville pour s’établir et demeurer à Nazareth, imitant en cela beaucoup de gens, qui abandonnant leur patrie, viennent en des villes où ils n’ont pas vu le jour; comme il fallait aussi que le Christ naquit à Bethléem, il parut un décret, qui, secondant les vues de la Providence, mettait les pieux époux dans la nécessité de revoir leur ville natale. […]

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En ce temps-là, au cours du repas que Jésus prenait avec ses disciples, il fut bouleversé en son esprit et il rendit ce témoignage :"Amen amen, je vous le dis : l'un de vous me livrera."